Lundi 19 mars 2018 de 17h à 19h
Amphithéâtre du bâtiment Pangloss (Université de Strasbourg, Campus Esplanade)
Entrée libre
En 2017, plusieurs décisions de la République populaire de Chine (RPC) soulignent les contours d’une ligne politique complexe et de rapports avec les pays occidentaux en transition.
A la fin du mois d’octobre 2017, le mandat de Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois (PCC) était renouvelé, assurant sa réélection en tant que président de la RPC en mars 2018. Les objectifs de « renaissance chinoise », c’est-à-dire de refondation d’une nation prospère et puissante, poursuivis depuis 2012 en s’appuyant sur un Etat fort, de même que l’équipe dirigeante, seront donc maintenus jusqu’en 2022 – si ce n’est plus longtemps, apprenait-on tout récemment. Le régime politique mis en place par Xi Jinping s’installe donc de manière pérenne. Si sa fermeté à l’intérieur est reconnue, comment le qualifier dans une perspective géopolitique ?
Quelques semaines plus tôt, au mois d’août 2017, deux des têtes de file du mouvement prodémocratie hongkongais de 2014 dit des parapluies, Joshua Wong et Nathan Law, étaient libérés sous caution – suggérant pour certains que la dureté des condamnations prononcées avait dû céder aux pressions locales et internationales dénonçant des condamnations de nature politique.
Pourtant, le mois précédent, l’intellectuel chinois, promoteur de la « Charte 08 » et Prix Nobel de la Paix (2010), Liu Xiaobo, se voyait refuser une sortie du territoire quelques jours après que la nouvelle de son hospitalisation en raison d’un cancer reconnu très tardivement avait été publiée. Malgré les appels à la clémence émanant de nombreux pays, l’Etat restait inflexible. Et depuis son décès, la disparition de Liu Xia nourrit les inquiétudes de son entourage et de plusieurs institutions internationales.
Dans ce contexte, comment faut-il comprendre la stratégie politique de la Chine dans ses rapports avec le monde et avec les pays occidentaux en particulier ? Dans quelle mesure un dialogue est-il possible ? Quelle incidence les choix chinois auront-ils, à moyen et à long termes, sur les institutions et les fondements des Etats démocratiques ?
Ces questions seront abordées par deux invités du Département d’études chinoises :
– Madame Marie Holzman, sinologue, enseignant autrefois à l’Université Paris 7 ;
– Monsieur Juan Manuel Lopez-Nadal, consul général d’Espagne à Strasbourg, longtemps en poste dans plusieurs pays asiatiques.
La discussion sera animée par monsieur Thomas Boutonnet, maître de conférences au Département d’études chinoises.