La population ouïghoure au Xinjiang, entre acculturation et persécutions : origines, états des lieux et enjeux du contrôle social chinois
Cette demi-journée d’études, proposée par le Département d’études turques et le Département d’études chinoises dans le cadre des « Regards sur le monde » de la Faculté des langues, porte sur la situation actuelle de la province du Xinjiang en Chine. L’actualité récente de cette région est alarmante à plus d’un titre tant le contrôle social et policier que Pékin impose à la population turcophone ouïghoure, majoritaire au Xinjiang, est devenu intense et démesuré.
L’objectif de cette demi-journée d’études est d’apporter un éclairage scientifique sur le contrôle social et policier que Pékin impose à la population turcophone ouïghoure, majoritaire dans la province chinoise du Xinjiang. Les interventions porteront sur les origines du mal-être ouïghour contemporain, le contexte général des tensions politiques, la politique répressive au Xinjiang, les politiques ethniques de standardisation et de contrôle des cultures dans le cadre du discours national chinois mais également sur la diaspora ouïghoure et la muséification de la culture ouïghoure.
Cette demi-journée d’études aura lieu le jeudi 24 janvier 2019, de 14h à 19h, au Palais Universitaire, salle Pasteur.
Les intervenants
Rémi CASTETS
Maître de conférences, titulaire d’un doctorat en science politique de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris), il dirige actuellement le Département d’études chinoises de l’Université Bordeaux Montaigne. Ses recherches portent principalement sur le rapport entre islam et politique en Chine, sur la question ouïghoure ainsi que sur les relations de la RPC avec le monde musulman.
Son intervention portera sur les origines du mal être ouïghour contemporain, le contexte général des tensions politiques jusqu’à aujourd’hui et les évolutions de l’opposition politique ouïghoure dans les années 2000.
Dilnur REYHAN
Docteure en sociologie, enseignante à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et à l’Ecole des Mines-Télécom, directrice de publication de la revue bilingue Regard sur les Ouïghour-e-s. Son domaine de recherche est principalement l’identité et le nationalisme dans la diaspora ouïghoure, mais aussi les études de genre chez les Ouïghours.
Son intervention portera sur les communautés ouïghoures à l’étranger et proposera notamment un état des lieux de la diaspora ouïghoure depuis la constitution des camps d’internement et de « rééducation » au Xinjiang.
Vanessa FRANGVILLE
Maître de conférences, titulaire d’un doctorat en études de l’Asie et ses diasporas de l’Université Jean Moulin Lyon 3, elle occupe actuellement la Chaire d’études chinoises de l’Université libre de Bruxelles. Ses recherches portent sur les discours sur l’ethnicité et la construction nationale dans Chine moderne et contemporaine.
Son intervention portera sur les politiques ethniques de standardisation et de contrôle des cultures dans le cadre du discours national chinois, la politique répressive au Xinjiang (état des lieux du début des années 2010 à nos jours) et sur les discussions menées par des intellectuels et/ou bureaucrates chinois sur cette question.
Mukaddas MIJIT
Docteure en ethnomusicologie (sa thèse porte sur la mise en scène du patrimoine culturel ouïghour), mais également musicienne, danseuse et chorégraphe, elle se produit depuis 2005 avec de grands musiciens ouïghours au court de divers festivals, aussi bien en France qu’à l’international.
Son intervention portera sur la muséification de la culture ouighoure, ainsi que sur les problèmes et les tensions liées à la patrimonialisation de la culture ouighoure.